466 Jours pour un tour du monde...

466 Jours pour un tour du monde...

Récit de voyage: Birmanie

Direction le nord du pays, atterrissage à Mandalay. Un bus nous amène de l’aéroport au centre-ville sur une 2 fois 4 voies sur laquelle ne circulent que quelques rares voitures. Arrivés en ville, le bus s’arrête et une tornade s’abat sur nous. La propriétaire du Yoe Yoe Lay Homestay, dans lequel nous avons réservé, monte dans le bus avec une pancarte portant nos noms et nous serre dans ses bras. Elle nous fait monter dans un taxi, et nous pose une centaine de questions sans jamais reprendre sa respiration. Pendant ce temps, elle nous fait payer le taxi, et nous énumère les nationalités de tous ses clients depuis l’ouverture de son établissement. A l’arrivée chez elle, eau fraîche, jus de fruit, ananas coupé en morceaux, liste des choses à faire en ville, explications sur la location des vélos et motos… Toujours un peu dans les vapes, nous avons du mal à digérer tout cela.  Soudain elle s’arrête de parler et nous regarde…. Il va vraiment falloir répondre à toutes les questions ! La chambre n’a pas encore été refroidie par la climatisation, des moines psalmodient dans un mégaphone à un pâté de maison, pas de connexion internet… première impression plutôt mauvaise  et nous regrettons  déjà le confort de Bangkok.

Finalement, nous enfourchons des vélos et allons boire un verre en ville, au frais, le temps de nous reposer un peu et d’essayer d’organiser le programme des jours suivants. Nous rentrons à la guesthouse juste à temps pour le repas typique Birman préparé par Mama qui s’avère très bon. Reposés, la clim aidant, le lieu nous apparait plutôt agréable et Mama une source d’informations intarissable sur la région. Par contre, rien à faire contre les moines, qui continuent à chanter toute la nuit…

 Le lendemain, nous partons en taxi visiter les cités antiques autour de la ville. Au programme : le temple de Mahamuni avec un bouddha tellement recouvert de feuilles d’or qu’il en est méconnaissable (et première désillusion sur le bouddhisme : seuls les hommes ont le droit d’y coller les feuilles d’or). Visite ensuite d’un monastère dans lequel, à 10h, des centaines de moines attendent pour recevoir les offrandes des particuliers et groupes privés pour leur repas de midi (du riz et une tranche de gâteau). Puis, la colline de Sagain, le village des temples anciens d’Inwa, et enfin le coucher de soleil sur le pont U-bein, le deuxième pont en teck le plus long du monde. Nous rentrons un peu fatigués, mais assez contents de notre journée.

Le fils de la maison est étudiant en médecine, et, ayant découvert que nous sommes médecins, Mama nous invite à manger avec eux. Une bonne occasion de discuter un peu avec son fils, qui nous parle société et politique assez ouvertement et d’une façon critique et très informée. Les Birmans regardent beaucoup les médias étrangers, dont CNN et la BBC.

Le lendemain, location d’une moto pour aller visiter quelques temples en ville. Retour à temps pour attraper le bus qui nous conduira dans le nord du pays à Hsipaw. Là bas, une marche d’environ 8 heures nous permet de découvrir les villages environnants. Nous croisons des autochtones avec qui la communication est toujours difficile, voire impossible, mais qui sont toujours souriants et ravis de nous indiquer notre chemin. Par contre, il pleut un peu et les chemins sont boueux et extrêmement glissants.

En train, nous rejoignons Pyin OO Lwin, petite ville coloniale dans les montagnes au nord de Mandalay. Le trajet de 7 heures est surtout connu pour le passage du viaduc de Gok Teik, assez impressionnant, à 300 m de haut et construit en 1901. Des souris dans le wagon et la visite de groupes d’élèves birmans qui viennent s’entrainer à parler anglais avec les touristes pendant les arrêts rendront également le trajet mémorable... Les bâtiments coloniaux de Pyin OO Lwin sont plutôt décevants, par contre, les jardins sont très beaux. Après la visite, retour vers Mandalay en pick-up : c’est bondé, ça secoue, et ça ne sent pas très bon, mais on en garde un assez bon souvenir !

De nouveau la moto pour aller visiter quelques temples et voir le coucher de soleil depuis la colline. Là, ce sont des moines qui viennent s’entrainer à parler anglais avec les touristes. Le panorama est magnifique.

Le lendemain matin, direction Bagan en bus où, nous retrouvons Marine et Yann, qui visitent la Birmanie, mais dans l’autre sens. Echanges d’expériences respectives du pays au bord de la piscine, histoire de survivre à la chaleur caniculaire de l’après-midi. Quand la température le permet, en vélos, nous allons assister au coucher de soleil du haut de l’un des temples. La vue sur toute la plaine de Bagan est superbe. Le jour suivant, Marine et Yann poursuivent leur route alors que nous, toujours à la force des mollets, continuons la visite des temples de la région et concluons cette journée par un autre coucher de soleil. Avant de prendre un bus de nuit en direction du lac Inlé dans l’est du pays, nous troquons nos vélos pour une balade de jour en calèche.

Petit traité des Bus Birmans :

La clim est à fond, le karaoké assourdissant (même avec les boules Quiés). Arrêt toutes les deux heures : toilettes… (à la turque) et restaurant… (riz frit).  Des petits sachets en plastique noir sont distribués aux mâcheurs de bétel de sorte qu’ils puissent cracher (plus de la moitié de la population masculine adulte… et quelques femmes aussi, facilement reconnaissables à leur bouche écarlate et à leurs dents pourries), mais également au reste de population pour lui permettre de cracher après s’être très bruyamment raclé la gorge. Plus c’est bruyant, plus c’est propre, donc mieux c’est, et certains sont très… propres, et crachent toutes les 10 minutes – ça tient presque du concert. Les bus de nuit arriveront tôt le matin à leur dernier arrêt. Bien sûr, toutes les destinations touristiques sont bien avant, et l’arrivée se fera donc aux petites heures du matin.

Le bus de nuit nous laisse donc à 4 heures a.m. à Nyaung Shwe, mais..pas de réservation !.  Nous cherchons un hôtel dont l’extérieur nous inspire, et patientons jusqu’à 6 heures pour prendre possession d’une chambre. La journée se termine par une nouvelle virée en vélo pour découvrir les bords du lac. Au retour, il pleut des cordes et nous rentrons  trempés, mais rafraichis.

Il ne fait pas très beau le lendemain et c’est avec un peu d’hésitation que nous nous décidons à faire le tour du lac en bateau. Finalement, quelques gouttes de pluies seulement et de belles éclaircies en fin de journée qui donnent une lumière magnifique au lac avec ses maisons sur pilotis et cultures aquatiques. Visite également d’un marché et de quelques temples.

Un train pour Aungban, puis un minibus en direction de Pindaya. Nous avions prévu de faire une randonnée dans les environs et de visiter le temple le jour même, mais, fatigués, nous nous reposons et seul le temple nous verra le lendemain – le bus de nuit a eu raison de nous.  Le temple est en fait une grotte remplie de Bouddhas.

Retour vers Aungban en pick-up, ou nous comptons attraper le bus de nuit en direction du sud. Arrivés à Aungban, personne ne parle vraiment anglais, difficile de savoir ou exactement passe le bus et à quelle heure. Une fois ces détails résolus, impossible de payer le bus en dollars, seuls les kyats sont acceptés, et apparemment pas de banque en ville. Il ne reste qu’une heure à David pour trouver du change, ce qu’heureusement il parvient à faire.  Ce bus de nuit nous dépose à Bago  à 4 heures du matin, comme il se doit…Traversée de la ville à pied, sacs au dos, à la recherche de l’autre gare routière. Un nouveau bus nous conduira à Mawlamyine, mais comme il ne part pas avant 7h45, nous assistons au réveil des agences et commerces de la gare routière. Le deuxième trajet dure 4 heures, et c’est sur les rotules que nous arrivons à destination.

L’Ile de l’Ogre est à une heure de ferry. Nous comptons prendre celui de 10h, mais suite à un problème technique, nous passons quelques heures sur le pont qui ressemble davantage à un marché qu’à autre chose. Après réparations, le ferry part… et tombe de nouveau en panne en plein milieu de la mer. Les Birmans sont placides : personne ne crie, personne ne râle, tout le monde patiente tranquillement. Un bateau vient finalement nous sauver et nous amène à destination. Après une petite balade sur l’île, retour à Mawlamyine. Mauvaise surprise, le transformateur de l’ordinateur est HS. Les appareils électriques supportent apparemment mal les coupures de courant intempestives et l’utilisation de générateurs à voltage aléatoire.

Check-in à l’hôtel recommandé par le Lonely Palnet de Hpa-An où nous devions initialement passer 2 nuits. Avant même la première, nous décidons d’abréger notre séjour. La chambre est climatisée, certes, mais donne sur un nid de pigeons (avec les odeurs qui vont avec), et au milieu de la nuit, surprise, des souris dans la chambre !! Cela nous encourage à sauter sur une moto le lendemain pour visiter les environs de la ville. Malheureusement, après les pluies de la veille, l’accès à la première grotte est un peu inondé. Nous tentons tout de même la traversée, la moto crachote un peu… on ne devait pas être très loin de noyer le moteur. Visite de deux autres grottes, de temples et d’une montagne avec panorama sur les environs. Les paysages sont à couper le souffle, et les reflets sur les rizières impressionnants.

Direction Kinpun tard le soir en bus, mais cette fois avec une réservation. Difficulté de communication aidant, le bus nous laisse à Kyaikto à 22 heures, et non pas à Kinpun... Tout est fermé et plus d’une heure seront nécessaires pour apprendre le nom de la ville où nous nous trouvons et estimer ce qu’il nous reste à faire pour atteindre notre destination : 30mn de voiture que l’on nous propose à un tarif exorbitant. Nous prenons l’option scooter – et bien sûr il pleut...

Pour la visite de la pagode de Kyaiktiyo, il faut prendre un camion à 8 heures, lequel ne part que lorsque qu’il est plein à craquer. Nous attendons donc d’être 46 avant de commencer la montée. Le rocher est en effet doré et en équilibre. Malheureusement, la brume nous cache la vue et il n’y a pas grand monde, nous avons donc un peu de mal à nous rendre compte de la ferveur religieuse que peut inspirer ce lieu pour les Bouddhistes.

Retour à Kinpun à Midi et de nouveau le bus en direction de Yangon. Nous consacrons la matinée suivante à visiter la ville entre les averses. La fin de soirée se passera près de la pagode dorée de Shwedagon (celle qui apparait sur toutes les photos de Birmanie). Les couleurs au coucher du soleil sont magnifiques, et il est agréable de s’assoir à l’ombre. Les moines et les locaux prient, et les touristes essayent de trouver le meilleur point de vue pour leurs photos. Tentative de shopping au marché le lendemain, histoire de ramener quelques souvenirs, mais nous rentrons bredouille.


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